samedi 28 février 2009

Critique de Babylon AD

"Babylon Babies" est à mon humble avis le meilleur roman de Dantec. Malheureusement, le film qu'en a tiré Kassovitz n'en est qu'une fade caricature. Là où les personnages du livre étaient denses, vibraient d'émotion et possédaient une psychologie cohérente, nous nous retrouvons ici avec des créatures sans relief et sans intériorité dans lesquelles je n'ai pas réussi à me projeter.

Problème de scénario? Peut-être! De casting? Assurément! La plupart des acteurs, de Vin Diesel à Lambert Wilson en passant par Michelle Yeoh, manquent singulièrement de conviction. Réunir des talents du monde entier est toujours un exercice périlleux. Il arrive que cela fonctionne et qu'il en naisse une alchimie intéressante. Hélas, dans le cas présent, il n'en résulte qu'un assemblage hétéroclite de performances peu convaincantes.

A sa décharge, il faut reconnaître que la production de ce film a été plombée par des tas de problèmes techniques et artistiques qui n'ont guère dû faciliter la tâche du réalisateur et des comédiens. Mais cela reste une fausse excuse car des tournages tourmentés ont parfois donné de grandes oeuvres. Voir "Apocalypse Now"!

Au bout du compte, je suis ressorti de cette expérience peiné, à la fois pour Kassovitz dont la "carrière" file décidément un mauvais coton et pour Dantec dont l'univers romanesque méritait de trouver à l'écran une traduction plus heureuse. A tout prendre, "La sirène rouge", d'Olivier Mégaton, qui date maintenant de quelques années, avait plus de classe, une cohérence esthétique infiniment supérieure et surtout un punch narratif qui correspondait admirablement au phrasé frénétique de Dantec. Tout cela avec un budget autrement plus modeste que celui de "Babylon A.D"!

Il reste donc à espérer que l'adaptation si longtemps promise des "Racines du Mal", si elle voit enfin le jour, saura à nouveau rendre justice à l'une des voix les plus singulières de la littérature française contemporaine